20/02/2010
Comment j'ai failli passer l'arme à gauche pour un pull rayé
En direct de Lyon ce matin, levée aux aurores pour rejoindre Margaux devant le H&M.
Je pensais être laaarge, j'avais programmé le réveil à 8h30, je pensais me laver les cheveux tranquillou.
En plein milieu de mon croissant (ma pauvre tartine sans confiture, mais dans mes rêves les plus fous, j'ai des croissants frais tous les matins), je reçois un texto de Margaux qui est déjà bien en avance (alors qu'elle pensait être à la bourre, pff, ça se voit que tu ne me connais pas) "Grouille tes fesses Kaamiye, il y a déjà une queue de 50 personnes !"
Ben le temps que j'arrive, ce n'était pas 50 personnes mais 150.
Ambiance.
Et puis, un vigile a eu l'idée du siècle. Faire passer les gens du bout de la queue devant tout le monde pour les faire venir devant la porte.
Genre.
Je commence à avoir peur. Je sens la sueur froide le long de mon dos. Je sens aussi le sac pointu de la fille de derrière me transpercer le mollet. Petasse.
Je vois un gars sorti de nulle part faire "pfff" d'impatience, comme s'il était là depuis des siècles, alors qu'il vient d'arriver et de me passer devant ni vu ni connu je t'embrouille.
C'est fédérateur, les foules.
Tout le monde s'impatiente, donc on discute, on dispute, on élabore des stratégies, on râle tous en choeur.
Et puis les portes s'ouvrent, et là.
C'est le drame.
Chacun pour sa gueule, on ne connait plus ses copines, l'arme au poing, sauve ta peau, on se retrouve (peut-être) à la sortie !
Ambiance. Grosse ambiance.
La nana devant Margaux s'est effondrée et s'est juste un peu fait marcher dessus par les harpies en furie. Juste un peu.
Une fille à côté de moi avait la joue en feu de s'être fait griffer par une sauvage qui voulait son pull.
Une vieille bique me gueulait dessus alors qu'elle était en train d'enrouler sa combi-pantalon autour de mes jambes et que je ne pouvais plus bouger, plus elle tirait, plus elle arrachait mon sac, moins je pouvais bouger et plus elle s'énervait.
J'ai mis 10 bonnes minutes avant de réussir à acéder aux portants et choper un truc. Sans mentir.
Les cintres déchiquettés à terre.
Les fringues déchirées.
Le vendeur écarsé par la foule parce qu'il porte dans ses bras un petit réassort.
Les insultes et les cris qui fusent de tous côtés.
Le vide intersidéral sur les portants au bout de 10 minutes montre en main.
Un paysage d'apocalypse.
Nan, j'exagère même pas.
Les filles sont folles.
14:14 | Lien permanent | Commentaires (65) | Tags : mode, rykiel, h&m, marinière