19/02/2009
Je serai là, le 8 mars ...
Vous le savez maintenant, j'ai longtemps vécu en Asie.
J'ai eu la chance de vivre dans un pays où la condition féminine est en train de changer radicalement. Eh oui, malgré le fait qu'il s'agisse du plus grand pays musulman au monde, les clichés qui sont accollés à d'autres pays du Maghreb par exemple ne sont pas toujours applicables là-bas.
Les femmes ont accès à l'éducation, que ce soit en ville ou dans les campagnes, une éducation mixte, elles n'ont pas l'obligation absolue de porter le voile (d'ailleurs depuis 15 ans que j'y retourne tous les ans, chaque année je suis de plus en plus surprise du peu de femmes qui le portent), elles ont un Ministère de la condition féminine très actif, elles peuvent parfois être puissantes (une femme présidente, on a toujours pas vu ça en France, si je peux me permettre...)...
Malgré tout, et certainnement comme partout,
* La violence contre les femmes en Indonésie est quotidienne : un viol toutes les six heures.
* L'armée est souvent responsable d'abus sexuels : on a dénombré, lors d'une émeute en mai 1998, 152 cas de viols connus. On ne parle pas des autres cas non dévoilés.
* La majorité des femmes qui travaille dans les usines a en dessous de 25 ans, est célibataire et peu éduquée.
* Le salaire d'une femme travaillant en usine ne dépasse pas Rp5200 soit 50 centimes d'euros par jour.
* 73 % des femmes sont payées en dessous de ce salaire minimum.
* 40,3 % des femmes qui travaillent à la capitale souffrent de déficience en fer, 30 % sont infectées par des parasites et 88 % sont sous-alimentées.
* Les femmes constituent 8 % de la totalité des membres du parlement.
* Au gouvernement, seulement 2 ministres sur 35 au total sont des femmes.
* Une ONG défendant les droits des femmes estime que seulement 15 % des violences domestiques sont rapportées.
* Le taux de chômage est 50 % plus élevé chez les femmes que chez les hommes.
Un article sur la condition des femmes en Indonésie nous dit que , je cite :
"Sur le papier, les femmes disposent des mêmes droits que les hommes. Cependant, et pour prendre un exemple, une directive adoptée il y a plus de 20 ans stipule qu'une femme peut participer au développement de la nation uniquement si cela ne rentre pas en conflit avec son rôle de " femme au foyer ".
De même, une loi sur le mariage établit que l'homme est le chef de famille et que la femme doit le considérer comme tel pour elle-même et pour ses enfants. Une autre loi relative encore au mariage donne le droit à l'homme de " posséder " plusieurs femmes si ses revenus le lui permettent. La permission de la première femme est cependant requise mais celle-ci ne s'oppose jamais, ou pratiquement, à son mari compte tenu de la forte pression patriarcale. [...]
Les violences domestiques et les viols maritaux sont en augmentation à cause de la crise politique et économique du pays mais, malheureusement, ne trouvent toujours pas d'écho dans un système judiciaire inique et non spécifique. La violence domestique est considérée comme une affaire privée dans laquelle la police n'a pas à s'immiscer. De plus, le viol marital n'étant pas considéré comme un crime par la justice et, conscientes de cela, les femmes ne portent pas plainte lorsqu'elles ont été abusées physiquement. Ainsi, le viol se situe en deuxième place des crimes commis en Indonésie, après le meurtre, compte tenu du fait que dans la plupart des cas les femmes, d'abord violées, sont ensuite battues, parfois à mort.
Le sud-est asiatique est connu également pour être une source et une plaque tournante du trafic de femmes et de fillettes à destination du marché de la prostitution ou du marché du travail en tant que domestiques [...]. Les mutilations génitales féminines sont encore de rigueur dans certaines zones rurales et ne sont pas interdites par les lois.
[...]
Une femme, au pouvoir, dans un pays à 90 % musulman, fille du père de l'indépendance… et on se prend à rêver. On dit également qu'elle dispose de forts appuis au sein de l'armée et qu'elle semblerait favorable à la promotion d'une politique plus ouvertement nationaliste.
Et si ce n'était qu'un rêve…"
Je pense que c'est un rêve accessible, et non pas du tout une utopie, certains pays plutôt "arriérés" sur la question ont évolués, et si l'Indonésie fait des progrès, d'autres pays plus pauvres encore pourront le faire également.
Mais pour cela il faut des actions, il faut des personnes pour accuser, il faut des personnes mobilisées.
Et pour que les femmes cessent de vivre en victimes, de subir, et même d'en mourir, leur garantir un accès à l'éducation est véritablement nécessaire...
En effet, selon l’Unesco, on estime qu’environ 776 millions d’adultes – soit 16 % de la population adulte du monde – sont encore dépourvus de compétences minimales en matière d’alphabétisme. Les deux tiers environ sont des femmes. Et quelques 75 millions d’enfants, dont 55 % de filles, n’étaient toujours pas scolarisés en 2006 (Rapport mondial de suivi sur l’EPT 2009 de l’Unesco).
Or, une femme éduquée et sensibilisée est plus armée pour protéger ses enfants contre la malnutrition et la maladie, à exercer une activité qui procurera des revenus à sa famille et surtout, à envoyer ses propres enfants, filles ou garçons, à l’école.
Ce combat particulier est mené de front par l'association Aide et Action, qui est basée un peu partout en Afrique, en Asie, en Amérique du Sud, et qui contribue à l’amélioration de l’accès et de la qualité de l’éducation de plus cinq millions d’enfants et d’adultes. Leur crédo ?
"Libre de toute attache politique et religieuse, notre engagement et nos actions sont fondés, avant tout, sur les valeurs de liberté, respect, solidarité, équité, intégrité."
Il est possible de faire changer les choses pour la condition des femmes dans le monde (et pas seulement dans les pays sous-developpés ou musulmans comme on le croit, en Europe aussi, la condition des femmes peut parfois être dramatique), en soutenant les différentes associations qui s'y attaquent et également en militant, le 8 mars prochain, lors de la Journée internationale de la femme .
Moi personnellement, n'en déplaise à certains, je me sens plus concernée par ça que par la Saint-Valentin...
Des bises.
17:35 | Lien permanent | Commentaires (3)
Commentaires
Personnellement, je me sens également plus concernée par ce problème que par la Saint-Valentin. Bravo pour cet article, je milite aussi depuis longtemps pour l'égalité des sexes dans le monde et l'amélioration de la condition des femmes.
Écrit par : claja | 20/02/2009
Pareil pour moi, et bravo pour cet article, il y a des pays où être une femme est tellement difficile...
Écrit par : Fashionboobies | 22/02/2009
et bien je suis bien d'accord avec toi, bravo pour ton article, bises
Écrit par : mary | 23/02/2009
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